Le joueur d’échecs, le virtuose, ou l’athlète sont-ils «intelligents»? S’ils le sont, pourquoi nos tests d’intelligence échouent-ils à déceler cette intelligence? Et s’ils ne le sont pas, qu’est-ce qui leur permet d’accomplir des performances aussi étonnantes? Pourquoi l’acception contemporaine du mot «intelligence» laisse-t-elle de côté de si vastes domaines de l’activité humaine? (Howard Gardner)
Les professions qui inspirent le respect de la société occidentale sont souvent celles des banquiers, des avocats, des médecins, ainsi que celles à caractère scientifique. Une civilisation qui met au premier rang ce genre de réussite, conférera-t-elle un respect égal au danseur, au peintre, au musicien? A quelles connaissances, performances et talents attachons-nous de la valeur? La théorie des Intelligences Multiples du professeur Howard Gardner, de l’université de Harvard, Cambridge, propose le modèle d’une pluralité de l’intellect, qui reconnaît et qui met en valeur le grand éventail des compétences chez l’être humain. Les implications de cette théorie sont importantes pour l’éducation, surtout pour l’éducation artistique. Exposée à la lumière de cette théorie, la Rythmique Jaques-Dalcroze émerge comme une pédagogie qui engage l’élève dans l’ensemble de ses capacités intellectuelles, physiques et émotionnelles, en faisant appel à celles qu’il préfère et maîtrise tout en développant celles qui sont moins favorisées chez lui. Cette méthodologie d’éducation musicale est la «réconciliatrice» des intelligences. Son pouvoir est de révéler et de réconcilier tous nos potentiels personnels en même temps qu’elle nous initie à la musique. Elle est la pédagogie de tous les possibles: à travers des démarches multiples et variées, [elle] se propose comme moteur de réunification de soi. (Georges Jean)